L’idée d’un week-end en voiture électrique m’a toujours intrigué : comment allait-on gérer l’autonomie, les bornes de recharge et cette sensation de silence au volant ? Armé de curiosité, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure, jouant ainsi les cobayes pour vous. En route pour trois jours de découvertes, d’adaptations et de petites surprises. Et pour cette expérience, mon partenaire de route n’était autre qu’une Opel Corsa Electric, le tout sur les routes picardes.
Sommaire
Présentation et planification du trajet
Mon week-end s’articulait autour d’un itinéraire simple : partir de la banlieue parisienne pour visiter Amiens le vendredi, poursuivre vers Saint-Quentin, faire une halte à Laon le samedi, et revenir sur Paris le dimanche. L’objectif : découvrir ces villes tout en testant les capacités de la voiture électrique en dehors des grandes métropoles. Pour éviter les déconvenues, j’ai pris le soin de planifier mes arrêts de recharge. Pour cela, le site A Better Route Planner est une bonne solution pour planifier votre trajet. Vous pouvez également choisir le pourcentage de batterie au départ et à l’arrivée, il vous proposera alors un trajet avec les arrêts nécessaires pour arriver à votre destination.
L’autre point fort de ce site réside dans le fait qu’il vous permet de sélectionner votre véhicule et même sa version, calculant ainsi de manière assez précise les temps d’arrêts recharge !
J’ai identifié les bornes rapides disponibles sur le trajet, il n’y avait plus qu’à profiter sereinement de ce voyage. Pour cette expérience, j’ai volontairement choisi des bornes qui m’ont permis de recharger en "temps masqué", sans perdre de temps précieux : pendant le shopping à Amiens, un repas à Laon, et des courses à Saint-Quentin. Ainsi, je n’ai pas attendu que la voiture finisse de recharger, j’ai simplement profité des activités que j’allais faire.
Voici donc le déroulé des différents trajets, planifiés via le site :
Vendredi matin : Poissy → Amiens
Présentation de la voiture : L’Opel Corsa Electric
Pour cette première expérience en voiture électrique, mon compagnon de route n’était autre que l’Opel Corsa Electric. Ce modèle, basé sur la plateforme e-CMP du groupe Stellantis, est une déclinaison électrifiée de la célèbre citadine. Compacte, polyvalente et accessible, elle semblait être le choix idéal pour ce week-end de découvertes. La voiture est équipée d’un moteur électrique de 100 kW (156 chevaux) qui délivre une accélération vive et une conduite fluide. Que ce soit en milieu urbain ou sur les routes de campagne, elle s’adapte parfaitement aux différents environnements.
Avec une autonomie annoncée de 405 km selon le cycle WLTP, la Corsa Electric offre une portée confortable pour une utilisation quotidienne. En conditions réelles, avec des routes secondaires et quelques équipements énergivores (comme le chauffage en hiver), l’autonomie se situe plutôt autour de 300 à 350 km. Suffisante pour un trajet bien planifié, mais nécessitant une attention particulière à la gestion de la batterie. Notre modèle d'essai, en finition GS était affichée à 36 600 € hors bonus écologique avec les options, ce qui reste reste légèrement plus cher que sa cousine Peugeot E-208.
Au niveau du style, cette génération d'Opel Corsa sortie en 2019 vieillit plutôt bien, d'autant que depuis son restylage elle adopte la nouvelle identité de la marque avec notamment le Vizor, ce bandeau noir reliant les feux.
La partie arrière n'a quand à elle pas beaucoup évoluée avec le restylage, seul l'inscription "Corsa" est inscrite sur toute la largeur du hayon. Le bi-ton Rouge Kardio / Noir de notre modèle d'essai ressort assez bien et lui donne une bouille sympathique.
L’intérieur, bien que relativement classique, est ergonomique et fonctionnel. L'instrumentation est 100% numérique, cependant elle reste assez petite (7") et n'est pas beaucoup personnalisable. L'écran tactile de 10" ne disposait pas du dernier système d'info-divertissement du groupe Stellantis (pack d'options à 1 100 € qui inclut la caméra de recul 180° ainsi que l'ouverture main libre) ce qui dommageable au vu du prix de la voiture...
Pour autant, la qualité de finition est assez décevante comparée à sa cousine sochalienne, une abondance de plastiques durs et brillants qui ne mettent pas en valeur les qualités de cet intérieur...
Les sièges restent plutôt confortables et disposent d'un bon maintient, à noter qu'ils étaient également chauffants et massants sur notre version d'essai. La position de conduite idéale est assez facile à trouver.
Côté recharge, l’Opel Corsa Electric brille par sa compatibilité avec les bornes rapides jusqu’à 100 kW. Sur ce type de borne, il est possible de récupérer 80 % de la batterie en seulement 30 minutes, un atout indéniable pour les voyages. Durant ce week-end, j’ai principalement utilisé des bornes rapides placées à des endroits stratégiques (centres commerciaux, restaurants), ce qui m’a permis de recharger sans perturber mon emploi du temps.
Côté conduite, je dois dire que j'étais assez convaincu par la conduite d'une voiture électrique ! J'avais eu l'occasion il y a quelques années de tester une Zoé que j'avais appréciée et je dois dire que j'ai retrouvé ces sensations. Que ce soit en ville, sur les routes secondaires ou même sur l’autoroute, le calme est impressionnant. Pas de moteur qui gronde, juste un léger sifflement du moteur électrique et le bruit des pneus sur la route. C’est apaisant, presque zen, et ça change complètement l’expérience de conduite.
Cependant, tout n’est pas parfait. La suspension, réglée plutôt ferme, peut rendre la voiture un peu inconfortable sur les routes secondaires. Les passagers, surtout à l’arrière, sentiront parfois les imperfections de la chaussée. Malheureusement, c'est le défaut courant sur les modèles électriques...
Déroulé du trajet : Mes étapes en détail
Vendredi matin : Poissy → Amiens
Je pars tôt, bien décidé à éviter l’autoroute autant que possible pour économiser la batterie. Les routes secondaires offrent un joli cadre et permettent de maximiser l’autonomie. Petite exception : le tronçon Beauvais - Amiens, où je prends l’autoroute pour tester la consommation de la Corsa à 130 km/h. J'effectue une recharge sur l'aire de repos d'Hardivillier pour tester pour la première fois le fonctionnement de la recharge. Arrivée sur Amiens, je profite de la ville pour me balader, avant de faire une pause shopping dans la zone commerciale, tout en laissant la voiture recharger un peu.
Vendredi soir : Amiens → Saint-Quentin
En fin d’après-midi, je reprends la route pour Saint-Quentin. Avec une autonomie confortable grâce à la recharge d’Amiens, ce trajet se fait sans encombre. Je profite de la soirée pour explorer la ville, sachant que je rechargerai le lendemain matin.
Samedi matin : Saint-Quentin → Laon
Je pars pour Laon en début de matinée. Là-bas, je profite d’un déjeuner dans un restaurant pendant que la voiture fait le plein d’électricité sur une borne rapide proche. La ville, avec son centre médiéval et sa cathédrale, est un véritable plaisir à explorer.
Samedi après-midi : Laon → Saint-Quentin
Je retourne à Saint-Quentin pour une dernière pause avant le trajet retour vers Paris. Une recharge rapide pendant des courses de dernière minute me permet de repartir sereinement. Les routes secondaires offrent un trajet fluide et optimisé en consommation, concluant ce week-end sans stress lié à l’autonomie.
Durant ce trajet, j'ai également eu l'occasion de vérifier que des bornes de recharges sont belles et bien présentes dans certains villages, permettant ainsi une recharge en 22kw pour les habitants, ce qui est largement suffisant en la laissant toute la nuit pour charger.
Dimanche : St Quentin → Poissy
La voiture étant chargée à 87%, j'ai largement de quoi rentrer sans encombre en banlieue parisienne sans recharger. J'arrive à Poissy avec une autonomie restante de 108 km et 38% de batterie.
La recharge, réellement difficile ?
Quand on parle de voiture électrique, la fameuse question de la recharge arrive toujours sur le tapis. Entre les sceptiques qui imaginent déjà des files interminables et les habitués qui parlent de simplicité, je voulais me faire mon propre avis. Alors, est-ce vraiment compliqué ? Pas tant que ça… à condition d’être un peu organisé.
Pour ce week-end, j’ai choisi de m’appuyer uniquement sur des bornes rapides. Pourquoi ? Parce que je n’avais ni envie de passer des heures à attendre, ni de me compliquer la vie. Et franchement, avec un minimum de planification, tout s’est déroulé sans accroc.
Voici le secret : intégrer la recharge dans ses pauses naturelles, ce que l'on appelle une recharge "en temps masqué". À Amiens, pendant que je faisais du shopping, la voiture rechargeait tranquillement. À Laon, le temps d’un déjeuner, et hop, 80 % de batterie récupérée. À Saint-Quentin, une dernière recharge pendant mes courses. Résultat : aucune attente, aucune perte de temps.
Pour vous aider, la Corsa affiche au tableau de bord, le temps restant pour finir la recharge, sachant que les 80 % seront atteints en moins de 30 minutes, elle reste très rapide !
Les bornes vous indiquent également la puissance de charge, l'énergie fournie, ainsi que la durée de la charge. Au final, ce n’est pas plus compliqué que de trouver une station-service sur un trajet un peu reculé. La seule différence ? Vous devez changer vos habitudes et penser à recharger pendant vos activités, pas après. Une fois qu’on a compris ça, la recharge devient presque une formalité.
Quelques chiffres
Au total, j'ai parcouru 645 km pour une consommation moyenne de 14,8 kW/h, ce qui est un excellent score, assez proche de la consommation annoncée par la norme WLTP, le tout en hiver !
Au niveau du prix de ce trajet, voici le coût global des recharges durant le week-end, je tiens à noter que j'ai utiliser uniquement des bornes de charge rapide, avec une carte Chargemap pour laquelle les prix de recharge étaient assez élevés (dans l'ordre de 0,60 cts du kWh). Il est assez facile de payer moins cher les recharge, dans mon cas j'ai simplement voulu faire au plus simple, sans regarder les tarifs.
Soit un total de 51,18 € avec un coût au km égal à 0.79 cts. Pour comparer, avec une consommation moyenne d'environ 5/100l, cela m'aurait coûter 55 € avec ma citadine hybride pour le même trajet :
La différence n'est pas significative, mais encore une fois il faut remettre dans le contexte que le prix de recharge au kWh était très élevé ! Avec un peu plus d'expérience et d'optimisation, le coût du trajet aurait pu être divisé par deux ! Il ne faut pas oublier que lorsque l'on recharge à la maison, le prix des recharges peut être diviser par 3 !
Bilan de l’expérience
Ce premier week-end en électrique a été une réussite. Loin des préjugés sur les contraintes de l’électrique, j’ai découvert une manière différente, mais tout aussi plaisante, de voyager. La clé réside dans une bonne organisation et l’intégration des recharges dans les pauses naturelles du trajet.
L’Opel Corsa Electric a su répondre à mes attentes et m’a permis de profiter pleinement de ce week-end en Picardie. Une expérience que je serais ravi de renouveler, pourquoi pas sur un itinéraire encore plus ambitieux !
Par Romain L.