En quoi sont-faites nos miniatures ? Coup d’œil aujourd'hui sur le ZAMAC qui est certainement le matériau le plus utilisé dans le domaine de la miniature automobile, toutes échelles confondues ... C'est aussi cette matière à l'origine de ce que l'on appelle la "maladie du ZAMAC". Qu'en est-il exactement ?
Si l'on vous demandait quelles sont les matières que l'on utilise pour produire vos miniatures, vous répondriez certainement le plastique, la résine, ... et le ZAMAC. Et c'est précisément cette dernière qui va nous intéresser ce jour.
Présent dans la plupart des miniatures de vos vitrines, le ZAMAC rencontre quelques mésaventures depuis les années 2000. Plus communément appelée "maladie du ZAMAC", elle n'épargne que peu de fabricants, certains étant plus touchés que d'autres.
Mais avant toute chose, intéressons-nous sur la provenance de cette miniature et son utilité dans nos miniatures ...
1- Qu'est-ce que le ZAMAC ?
Z.A.M.A.C. est un alliage (ou assemblage)
de Zinc, d'Aluminium, de MAgnésium et de Cuivre. Il est obtenu grâce à des pourcentages précis, en l’occurrence 94.5% de Zinc, 4% d’Aluminium, 0.5% de Magnésium et 1% de Cuivre. Ceux-ci sont fondus aux alentours des 400 degrés et normalisés sous forme de lingots. Par la suite, ils seront de nouveau fondus pour être injectés dans les différents moules d'usinage.
De nos jours, une
bonne partie de l'industrie de miniatures utilise ce matériau et cette technique de production. Les fabricants ne fabriquent pas eux-mêmes le ZAMAC, ce dernier est acheté à des sous-traitants. De part son poids plus lourd que la résine, la production l'utilise notamment pour élaborer les carrosseries, les châssis et les ouvrants des
miniatures.
Si le ZAMAC a pour origine un alliage précis de matériaux, de mauvais pourcentages sont à l'origine de la maladie du même-nom.
Sur ces deux miniatures identiques, un des châssis et atteint par la maladie à cause d'un alliage mal dosé.
2- Qu'est-ce que la maladie du ZAMAC et comment la constater ?
Cette maladie a été constatée la première fois dans les années 20. Elle a pour origine la réutilisation des chutes de ZAMAC dans le processus de fabrication (lors de la fonte). Par conséquent, elles faussent les pourcentages énoncés ci-dessus. Cette technique économique entraine une pauvreté de la matière, à l'origine de la maladie.
Sur une miniature, elle s'observe par l’apparition de bulles d'air sous la peinture et/ou de fissures qui aboutissent à une casse de la matière.
Ci-dessous, le châssis de ce Partner d'un peu plus près. On observe bien une déformation de celui-ci (plat à l'origine), ainsi que l'apparition de fissures. La matière a d'ailleurs tendance a boursoufflé.
La peinture n'est en aucun cas le facteur déclencheur de ce problème. Le plomb qui la constitue est utilisé en quantité moindre. Tout comme repeindre un modèle semble donc inutile, car le souci se situe dans l'alliage de la miniature. Heureusement, aucune contagion n'est à craindre entre vos miniatures. La matière étant propre à chacune d'entre-elles, elle ne peut donc pas se répandre comme un virus.
Néanmoins, les conditions de stockage peuvent influencer l’accélération de la maladie (notamment l'humidité et la lumière). La technique de production étant la même pour toutes les échelles, il reste difficile d'établir une liste concrète des modèles touchés.
A gauche, le châssis atteint par la maladie et à droite, le même châssis sein.
3- Quels modèles concernés ?
Après une disparition de la maladie dans les années 60, celle-ci fait vraisemblablement son retour sur les modèles réduits vendus en boutiques ou presses des années 2000. Peu de fabricants semblent épargnés. Dans la liste ci-dessous on retrouve forcément beaucoup de miniatures issus de fabricant Français, car ce sont elles qui ont été largement diffusé sur le territoire, mais attention tous les fabricants peuvent être concernés même Siku, ou encore Auto Art.
A savoir (modèles récurrents dans nos collections) :
- Renault Mégane 2 Norev (3-inches)
- Renault 14 Norev (1/43)
- Renault 25 Norev (1/43)
- Renault 5 Norev (1/43)
- Renault 8 Norev (1/43)
- Renault 12 Norev (1/43)
- Renault 17 Norev (1/43)
- Renault 18 Norev (1/43)
- Renault 16 Norev (1/43)
- Renault 11 Norev (1/43)
- Renault Mégane 1 phase 2 Tour de France Norev (1/43)
- Renault Twingo 1 Vitesse (1/43)
- Renault Laguna 2 phase 1 Universal Hobbies (1/43)
- Renault 21 Turbo Universal Hobbies (1/43)
- Citroën Xsara Picasso Norev (1/43)
- Citroën Berlingo 1 phase 2 Norev (1/43)
- Citroën Visa Norev (1/43)
- Citroën SM Présidentielle Norev (1/43)
- Citroën 2CV Norev (1/43)
- Peugeot 206 Norev (1/43)
- Peugeot 204 coupé Norev (1/43)
- Peugeot 505 Norev (1/43)
- Peugeot Partner 1 phase 2 Norev (1/43)
- Volkswagen Tiguan Schuco (1/43)
- Panhard PL 17 Norev (1/43)
- Simca P60 Norev (1/43)
- Simca 1501 Norev (1/43)
- Collection presse Tintin Atlas (1/43)
- Renault Twingo Anson (1/18)
- Renault 5 Solido (1/18)
- Renault 12 Solido (1/18)
- Renault Juvaquatre Solido (1/18)
- Renault Radiance Eligor (1/18)
Notons trois éléments :
- Norev est certainement le fabriquant le plus impacté. Pourquoi ?
- Proportionnellement, Norev a produit bien plus de miniatures que d'autres durant les années 2000, entre réductions vendues en boutiques et en presses.
- Cette liste n'est pas exhaustive, d'autres modèles sont impactés.
- Certaines séries de miniatures mentionnées ci-dessus ne présentent aucun problème de ZAMAC. Cela est notamment dû aux différents lots de matière utilisés par les fabricants.
Mais si l'on peut espérer une prise de conscience des fabricants, certaines miniatures récentes présentent encore les caractéristiques de cette peste (Renault Trafic 3 Norev, Citroën C4 1 phase 2 Gendarmerie Norev, par exemple). Affaire à suivre ...
> Et finalement ?
- L'alliage ZAMAC sert à réaliser bon nombre des pièces de nos miniatures, il est très présent dans nos vitrines.
- A la décharge des fabricants, le problème reste très difficile à déceler dans les usines de fabrication.
- Toutes les séries d'une même reproduction ne sont pas atteintes par la maladie du ZAMAC.
